Manteau du ciel

La Reine des Neiges tend sa main
Et recouvre la terre d'un manteau blanc,
Laiteux, éclatant, pur.
La douceur des sapins,
La glace des rivières,
Le toit des maisons,
Tout est caressé par la froideur de son regard.

Les cristaux s'immiscent partout,
Comme un grand drap, intact.
Le vent foule la neige brumeuse
Sans laisser trace de sa course.
Le ciel se confond avec la terre éblouissante,
Et l'horizon disparait,
S'effaçant dans le blanc sans fin.

Liberté, la neige.

Tout dans l'air est silence,
Le temps même semble endormi.
Les particules de poussière sont suspendues
Au-delà d'un monde ralenti.
On entend battre le coeur de la nature.
Paisible,
Magnifique dans son manteau de nuages ;

C'est devant ce spectacle étourdissant
Que la vie prend son sens.
La misère de l'existence humaine,
Sa ridicule petitesse,
Son impuissance devant tant de beauté.

La reine des Neiges n'est pas tout à fait une femme,
Ni vraiment une déesse.
On ne peut que la nommer,
L'aimer comme une évidence
Et l'admirer en secret.