mardi 27 février 2007, 10h00
Quand la télé pratique la subversion morale...
Par Destination Santé
Deux études américaines publiées simultanément, dénoncent la banalisation de certaines scènes à la télévision. Et notamment leur impact sur la santé des enfants. L'une concerne l'image de la femme. L'autre, l'affichage excessif de la torture !
Baisse de l'estime de soi, troubles du comportement alimentaire, dépression… Pour les auteurs, l'image de la femme renvoyée par les médias - télévision, internet, clips vidéos, magazines et autres publicités- aurait en effet des conséquences dramatiques sur la santé mentale des jeunes filles.
Les représentants de l'American Psychological Association (APA) ont ainsi inventé le concept de sexualisation des filles, qui dénonce la représentation quasi exclusive de la femme sous le seul angle de son comportement ou de son apparence. « A l'exclusion de toute autre caractéristique », expliquent-ils.
Un autre travail – lui aussi américain - met en évidence la banalisation dans les séries américaines, des scènes de violence et plus particulièrement de torture. Depuis 1995, l'association Parents Television Council a relevé la diffusion en prime time sur les chaînes de télévision américaines, de 734 scènes de torture. Dont 624 (85%) depuis les attentats du 11 septembre 2001, ce qui traduit une intensification préoccupante du phénomène.
Les auteurs pointent particulièrement du doigt la série 24 heures chrono. Au total, 67 scènes de tortures ont été enregistrées lors des 5 premières saisons. « La dernière est particulièrement problématique, en raison de la multiplication des scènes et des types de tortures montrées à des heures de grande écoute » insistent-ils. « Les responsables de chaînes doivent prendre leurs responsabilités. Ces scènes ont un impact considérable sur nos enfants. Elles sont susceptibles d'augmenter leur agressivité ou de développer une forme de paranoïa. Sans oublier qu'à force d'être confronté à des images de tortures, le jeune téléspectateur en devient presque indifférent ». Au point de trouver cela légitime ? Après tout dans ces séries ce sont les gentils qui torturent les méchants. Et ils sauvent le monde…
Source : American Psychological Association, Parents Television Council, février 2007