Euh... bon ce n'est pas un poème
encore moins une citation
mais bon je savais pas où mettre ça
Un petit essai "littéraire"
De l'influence de la pluie sur la perception du corpsCette nuit mon épaule m'a réveillé. Non pas que mon épaule soit le centre de mes préoccupations, loin de là - à vrai dire je crois ne jamais m'être intéressé à mon épaule, si ce n'est les moments où je ressentai une douleur au sein de celle-ci, ce qui d'ailleurs arrive fort peu. A croire que je ne me suis préoccupé de cette partie de mon anatomie qu'aux moments où je m'en serais bien passé…
Enfin bref, cette nuit mon épaule m'a réveillé, indirectement bien sûr étant donné que ce réveil impromptu n'était en aucun cas lié à une quelconque douleur; oui, pour la première fois de ma vie j'ai pensé à mon épaule pour elle même - un fait assez rare pour qu'en j'en recherche immédiatement la raison:
Il se trouve que la journée précédente, alors que je vaquais à mon occupation favorite, flâner dans les rues de Grenoble, une ville que je n'apprécie guère, (étrangement ma sympathie pour Grenoble se trouve être inversement proportionnelle au plaisir que me procure le fait d'y déambuler) le ciel, alors jusqu'ici clair et ensoleillé, vira soudainement à l'orageux. Ce brusque changement vint rapidement mettre un frein aux délices de mon activité - mais au moment même, je ne savais pas encore que j'étais loin d'être au bout de mes peines. Quel rapport avec mon épaule, allez vous me dire? J'y viens.
Le ciel orageux accomplit on ne peut mieux sa fonction, à savoir qu'un orage éclata, avec son cortège de manifestations, dont mesdemoiselles foudre et averse. C'est justement cette dernière qui nous intéresse: mon expérience du terrain me permit rapidement de trouver un abri face à ce brusque élan d'humidité. J'attendis donc que l'orage se passe, c'est le cas de le dire, et une fois les dernières gouttes ayant achevé leur courte existence, j'entrepris de rentrer chez moi, ces évènements ayant mis un terme à mes plaisirs déambulatoires. C'est sur le chemin du retour qu'arriva, je ne le savais pas encore, ce qui, plus tard, me réveillerait au milieu de la nuit pour penser à mon épaule. Alors que le ciel avait déjà repris son apparence estivale, une goutte, une dernière goutte, vint à tomber sur mon épaule.
Et voilà pourquoi, ce soir, je me retrouve à regarder cette dernière, hanté par des questions m'ayant extirpé de mon sommeil; et qui auraient pu avoir la décence de se manifester avant que je ne plonge dans les bras de Morphée.
Pourquoi cette goutte était elle en retard?
Qu'est ce qui avait bien pu la retenir aussi longtemps?
Pourquoi avait elle choisi de se laisser choir sur ma personne?
Pourquoi moi?
Et surtout:
pourquoi sur mon épaule?C'est vrai ça, il faut savoir quand même qu'à cause de cette goutte, pour qui la ponctualité est un concept étranger, cette nuit mon épaule m'a réveillé.