Assassinats à la mousse au chocolat empoisonnée: 20 ans de réclusion
AFP - Mardi 26 février, 20h33
Par Par Stéphanie LEROUGE AFP - Mardi 26 février, 20h33
MELUN (AFP) - La cour d'assises de Seine-et-Marne a condamné mardi à 20 ans de réclusion Ghislain Beaumont, 45 ans, le reconnaissant coupable d'avoir assassiné ses parents en 2006 en versant un puissant insecticide dans leur mousse au chocolat, ce qu'il a nié avec force tout au long du procès.
L'accusé, jugé pour meurtres sur ascendants avec préméditation, encourait la perpétuité. L'avocate générale avait requis 22 ans de réclusion criminelle.
Le 9 avril 2006, Ghislain Beaumont, qui vivait chez ses parents à Chalmaison de manière recluse et solitaire, a versé dans une mousse au chocolat préparée par sa mère ou par lui-même des granulés d'un insecticide très toxique, parce qu'il ne parvenait pas à se libérer de l'emprise étouffante de sa mère.
Liliane Beaumont, décrite comme une femme autoritaire et acariâtre, s'était opposée fin 2006 à une relation que son fils entretenait avec une femme de la région, et avait obtenu, à force de menaces et de chantage, qu'il revienne habiter avec elle et son mari, Claude.
L'accusé, qui a avoué au bout de treize heures de garde à vue, alors qu'il avait dans un premier temps feint d'être lui-même légèrement empoisonné, est par la suite revenu sur ses aveux, accusant sa mère d'avoir voulu les tuer tous les trois.
Tout au long des trois jours d'audience, Ghislain Beaumont s'est acharné à défendre cette thèse, malgré les preuves accablantes déroulées par la présidente de la cour, Edith Dubreuil, et résumées mardi matin par l'avocate générale Sabine Néale.
Celle-ci a souligné qu'il était peu probable que Ghislain Beaumont ait absorbé de la mousse empoisonnée comme il l'avait prétendu, aucune trace du principe actif n'ayant été trouvée dans son sang et ses urines.
Elle a rappelé que lors de ses aveux, l'accusé avait fourni de nombreux détails corroborés a posteriori par des éléments matériels.
Certaines assertions tendant à accréditer la version du suicide collectif d'origine maternelle ont en revanche été clairement invalidées par les constatations -ainsi de ces gants en papier qu'aurait utilisés Liliane Beaumont, et sur lesquels aucune trace de produit n'a été retrouvée.
Mme Néale a rappelé que le suspect avait passé commande de l'insecticide le 28 mars, et que ce produit habituellement utilisé pour la culture de la betterave ou de la vigne était interdit dans la culture des asperges qu'il pratiquait.
M. Beaumont, dans ses négations, pourrait cependant être "de bonne foi", a estimé Mme Néale. Depuis sa détention, celui-ci est paralysé du bras gauche, une paralysie "somatique", non simulée, mais qui n'a pas d'explication organique.
Un psychiatre, évoquant un "bras vengeur", a avancé l'hypothèse que la paralysie soit une manière inconsciente pour M. Beaumont de démontrer sa culpabilité, alors que lui-même ne parvient pas à l'assumer.
Pour Me Gilles Laille, avocat de M. Beaumont, quel que soit "celui ou celle qui a commis ces actes d'empoisonnement", c'est à la cellule familiale dans son ensemble, ce "huis clos de 42 ans" dont Ghislain Beaumont ne parvenait pas à sortir, qu'incombe la responsabilité du geste fatal.
A l'issue des débats, Ghislain Beaumont a déclaré énigmatiquement : "j'ai peut-être l'air dur. Chez moi tout est renfermé. Bien que ma mère nous ait fait ça, elle me manque terriblement. J'ai beaucoup de mal à admettre pourquoi elle nous a fait ça à mon père et moi".
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la prochaine fois que je veux en manger une faite maison, je vais la regarder d'un autre oeil !!!
le truc de ouf !!