Albertville : le compagnon en prison au moment du drame

Le
père présumé des 3 nouveau-nés, dont les corps ont été découverts jeudi
dans des malles, purgeait une peine lors du premier infancticide en
2001.

Le
couple est toujours en garde à vue. Un jeune homme de 20 ans, le fils
d'une ancienne voisine de la mère, serait également en garde à vue,
pour avoir découvert la 3e grossesse.



En garde à vue, elle a assuré aux policiers qu'elle avait "accouché seule et que son compagnon n'était au courant de rien".
On a appris vendredi matin de source judiciaire que le compagnon de la
mère qui a reconnu avoir dissimulé la mort de trois nourrissons nés en
2001, 2003 et 2006 à Albertville, en Savoie, était en prison au moment
de la première naissance. Le père présumé des trois enfants purgeait
alors une peine de 7 mois de prison pour agression sexuelle sur une
auto-stoppeuse. Selon la mère, âgée de 36 ans et agent d'entretien
intérimaire pour la mairie d'Albertville, la naissance et la mort du
premier bébé sont arrivées à une époque où le couple était en crise.
C'est
le compagnon qui a découvert jeudi les corps de deux nourrissons dans
une malle métallique et dans une caisse de leur maison, où ils avaient
emménagé en 2006. Car, selon RTL, le couple venait de se séparer après
16 ans de vie commune et le père présumé avait sorti les malles pour un
déménagement. C'est là qu'il a découvert deux corps. Ils étaient
recouverts de plusieurs sacs en plastique fermés. Un troisième corps a
été retrouvé peu après dans une caisse contenant également un arbre de
Noël synthétique. Jeudi soir, il était revenu au domicile en compagnie
des enquêteurs, mais sans être menotté.
Elle les a tués volontairement ou laissés mourir ?
Tous
deux sont toujours en garde à vue. Celle-ci doit expirer à 15h. Une
information judiciaire devrait être ouverte dans la journée, a indiqué
le procureur de la République d'Albertville. Un jeune homme de 20 ans,
le fils d'une ancienne voisine de la mère, serait également en garde à
vue selon sa mère qui dit avoir "reçu un coup de fil du commissariat" l'informant de cette garde à vue. L'information n'a toutefois pas encore été confirmée par le procureur.
Selon
cette mère, son fils aurait eu connaissance de la dernière naissance et
de la mort, en 2006, d'un nouveau-né, sans toutefois savoir qu'il
s'agissait du 3e enfant de sa voisine. "Avant qu'elle déménage en
août 2006, on avait remarqué qu'elle avait pris du poids. Elle se
plaignait aussi parfois de maux de ventre mais elle ne voulait pas voir
de médecin. Et puis quand on l'a revue, en octobre, on a trouvé qu'elle
avait énormément maigri", a-t-elle raconté. Selon elle, la mère des trois nouveau-nés aurait dit à son fils : "j'étais enceinte, mais je l'ai perdu le foetus dans les toilettes".
Des
tests de paternité seront effectués afin d'établir clairement la
filiation des trois nourrissons. Et une autopsie doit être pratiquée
sur le corps de l'enfant né en 2006. Les résultats sont attendus
samedi. Ils permettront de déterminer si "cette femme a tué volontairement ses nouveau-nés ou si elle les a laissés mourir". Car pour le moment on l'ignore, et selon le procureur de la République d'Albertville, "elle
a expliqué qu'elle ne voulait pas assumer ses grossesses et comme elle
ne prenait pas de poids quand elle était enceinte, ni sa famille ni son
compagnon ne se sont aperçus de rien".
Déséquilibrée
Dans
un premier temps, les corps des bébés étaient placés dans le
compartiment congélateur du réfrigérateur puis, lorsque le père restait
seul à la maison et était susceptible d'ouvrir l'appareil, la mère
dissimulait les cadavres dans d'autres endroits, avant de les
recongeler. Selon les enquêteurs, cités dans Le Figaro, le milieu social du couple est proche d'un "véritable quart-monde".
La mère est considérée comme déséquilibrée. Et son ex-compagnon avait
donc fait un passage en prison pour pour agression sexuelle.
En
juillet 2006, Jean-Louis Courjault découvrait deux corps de nourrissons
dans le congélateur de son domicile en Corée du Sud. Sa femme Véronique
avait avoué peu après trois infanticides, dont un en 1999 en
Charente-Maritime et deux en Corée du Sud.