Le "pédaleur du monde" a bouclé le la première étape de son tour du globe
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Par Par Patrick FILLEUX AFP - il y a 1 heure 28 minutes
PARIS (AFP) - Jean-Gabriel Chelala, 27 ans, le "pédaleur du monde", a bouclé le week-end dernier à Lagos, au sud du Portugal, la première étape de son tour du globe en vélo et "cyclomer".
Parti le 13 janvier du parvis de Notre-Dame de Paris, le jeune ingénieur en bâtiment a couvert en 3 semaines, sur la selle de son vélo, les 2136 km qui l'ont mené, à travers la France, l'Espagne et le Portugal, dans le sud lusitanien.
Il doit s'embarquer dans une quinzaine de jours de Sagres, à la pointe australe du Portugal, à bord de son embarcation à pédales -un "cyclomer", prototype de 7,50m et 1,60m de large avec pédalier activant une hélice tripales- spécialement conçu pour son "circumpériple", et effectuer une traversée inédite de l'Atlantique jusqu'en Floride (6500 km).
"Cette première étape est déjà une seconde victoire, a-t-il déclaré avec émotion à l'AFP. La première fut de parvenir à monter ce projet un peu fou et de prendre le départ à Paris. Je suis maintenant totalement concentré sur la préparation de ma transatlantique avec l'avitaillement du bateau et les derniers essais en mer avant de mettre le cap au sud-ouest entre les 4Oe et 30e parallèles nord".
"Ma traversée de la France, de l'Espagne et du Portugal, des frimas de l'hiver avec vent et pluie au nord, au chaud soleil printanier dans le sud de l'Espagne, fut enthousiasmante. J'ai reçu partout le meilleur accueil, sur la route et aux étapes. On m'a proposé le gîte et le couvert, de nombreux amoureux de la +petite reine+ ont fait des bouts de chemin avec moi et je n'ai presque jamais eu à déplier ma tente", se félicite Jean-Gabriel Chelala.
Mais le jeune "globe-pédaleur" a bien conscience qu'il attaquera le premier gros morceau de ce tour du monde de 30.000 km, en larguant les amarres à Sagres pour une transat de deux mois destination Jacksonville.
"Ma seule expérience de la mer se réduit à quelques épisodes de navigation de plaisance en cabotage. Le grand large, je ne connais pas. Je sais qu'il va me falloir affronter des difficultés, des peurs, des souffrances, jamais rencontrées dans ma vie, explique-t-il. Mais ma volonté est intacte et mes jambes bien préparées. C'est tout le sens de ce défi à la force humaine, mentale et physique. C'est le tour de la Terre de monsieur tout le monde. J'ai hâte de passer à l'acte et d'attaquer les flots."
Arrivé en Floride, Jean-Gabriel n'aura bouclé qu'à peine le tiers de son parcours. Après une à deux semaines de repos, retour sur la selle du vélo pour cette fois monter plein nord-ouest à travers les Etats-Unis et le Canada, jusqu'à Anchorage, en Alaska (8000 km en quelque 2 mois et demi).
Nous serons en avril, au début du printemps dans l'hémisphère nord. Mais il fera encore frisquet quand Philéas Fogg junior, après un nouveau repos de deux semaines, quittera les côtes d'Alaska pour pédaler sur le Pacifique, vers les îles Aléoutiennes, à destination du port de Magadan en Sibérie, sur la mer d'Okhotsk, en doublant la pointe sud de la presqu'île du Kamtchatka.
Il espère venir à bout en deux mois de ce dernier tronçon maritime, long de 3500 km, mais qui le fera passer dans une zone au climat agité, hors des routes maritimes traditionnelles.
S'il veut fêter Noël 2008 à la maison, Jean-Gabriel Chelala n'aura pas le temps de musarder sur les routes de Sibérie et d'Europe. Il lui restera la bagatelle de 10.000 km à rouler pendant les trois derniers mois pour enfin voir apparaître la tour Eiffel.